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La plume de l'alouette
Janvier 2021

POIL A GRATTER : Les travailleurs du sexe, les invisibles de la crise sanitaire

travailleurs du sexe

En réponse aux propos de la Ministre Marlène Schiappa qui demandait de cesser les activités de prostitution durant cette période, la fédération Parapluie Rouge regroupant les principales associations de défense des travailleurs et des travailleuses du sexe a écrit au Président de la République afin de demander la mise en œuvre d’un fonds d’urgence.
A l’issue de ce second confinement et malgré l’alerte lancée par les associations rejointes par certains députés demandant des aides plus que jamais nécessaires, le gouvernement fait fi de ces demandes, laissant peu de réponses pour ces travailleurs et travailleuses.
Bien évidemment, dans les rangs de l’exécutif la voix d’une « situation complexe  » se fait entendre. Pirouette facile pour une situation juridique ubuesque visant à pénaliser le client et le salariat sans toutefois apporter aux travailleurs et aux travailleuses de réel cadre légal pour les différents métiers que cela recouvre.
Rares sont donc les activités qui peuvent, et sont, déclarées laissant nombre de ces travailleurs et travailleuses sans les aides qui ont pu être apportées à certaines populations de travailleurs autonomes.

« Nous sommes convaincus que la dépénalisation du travail du sexe peut grandement contribuer à la réalisation de ces objectifs. La dépénalisation donne davantage aux travailleuses et travailleurs du sexe la possibilité d’exercer de manière indépendante, sans être exploités, ainsi que de contrôler leur environnement de travail, et aide à réduire la discrimination et la marginalisation dont ils font l’objet  »
Le travail du sexe : une activité à haut risque.
Synthèse de recherche sur les atteintes aux droits des travailleuses et travailleurs du sexe.
Amnesty International

Faute de réponse apportée de la part du gouvernement et en dépit de leur santé, de nombreux travailleurs et travailleuses du sexe ont été contraint(e)s de reprendre leur travail sans toutefois y être autorisés par le protocole sanitaire national. Là encore, un statut quo qui laisse - malgré eux - ces travailleurs et travailleuses de l’économie informelle sans réponse.

Maxence DEFRANCE, Juriste - Atlantes Paris/Ile-de-France

L’ubérisation du travail du sexe, une nouvelle zone de non droit :
Durant le confinement, les plateformes qui, suivant la formule des réseaux sociaux et via une formule d’abonnement permettent la vente de contenu érotique ou pornographique, ont vu leur utilisation croître considérablement. La démocratisation de ces plateformes héritières du « minitel rose » laissent toutefois place à de nouvelles inquiétudes quant à la protection qu’elles apportent aux contenus diffusés. En outre, les utilisateurs de la plateforme sont liés à cette dernière par des conditions d’utilisation modifiables à souhait. Les plateformes disposent pour l’heure, entre autres, de la liberté d’encadrer le prix des prestations proposées. 
Un vide juridique qui n’est pas sans rappeler celui d’autres plateformes.

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Mise à jour :mercredi 10 avril 2024
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