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La plume de l'alouette
Novembre 2019

EDITO
Réforme de l’assurance chômage, applicable à partir du 1er novembre

 « Du travail ou un sort »

 

La ministre du travail, Muriel PENICAUD, ne s’en est pas cachée lors de son intervention du 22 octobre dernier, considérant qu’avec cette réforme de l’assurance chômage : « Oui, c’est un peu plus dur ». Doux euphémisme.

Allongement de la durée minimale d’affiliation, fin des droits rechargeables, nouvelles règles de calcul du salaire journalier de référence, etc. Quelques mois à peine après la publication d’un décret qui alourdit les sanctions contre les demandeurs d’emploi qui ne respectent pas leurs obligations (décret n°2018-1335) et au regard des colossales économies demandées par le gouvernement, le discours de responsabilité peine à se faire entendre.

Les lourdes conséquences de cette réforme reprise en main par le gouvernement sont désormais pointées à l’unisson par les syndicats, l’Unedic et même les salariés du Pôle Emploi.

A y regarder de près, on comprend que les conséquences pourraient être lourdes pour les demandeurs d’emploi qui alterneraient les périodes d’emploi et de non-emploi de courtes durées, comprenant de bas salaires et en temps partiels : les travailleurs précaires. Alors quoi… les salariés déjà contraints au travail précaire devraient donc accepter davantage d’emplois précaires s’ils ne veulent pas voir leurs droits diminuer voire disparaître ?

« Quand il y a de l’emploi, je trouve ça logique qu’il soit pris » ajoutait la ministre. Pour répondre à cet éternel soupçon d’oisiveté, il convient sans doute de rappeler, qu’en 2018, selon l’Unedic* 50% des allocataires touchaient moins de 860 euros. Loin d’être une situation confortable.

Sans doute, faudrait-il commencer par faire évoluer les termes utilisés dans les textes juridiques et les discours de nos représentants et ainsi arrêter de parler de « chômeurs » mais plutôt de « sans emplois » ou de « privés d’emplois », comme pour rappeler le préambule de la constitution du 27 octobre 1946 qui garantit le droit à chacun d’obtenir un emploi.

* En 2018, 47% des allocataires du pôle emploi étaient précédemment en CDD ou en mission d’intérim // Les chiffres qui comptent.

Maxence DEFRANCE,
Juriste - Atlantes Paris/Ile-de-France

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